Respecter le terroir pour en obtenir le meilleur.
Respecter et protéger notre environnement.
Respecter l’humain et améliorer les conditions de travail.

La culture de notre café s’inscrit dans une démarche d’agriculture durable visant à protéger la nature et à améliorer la vie des travailleurs.

UN MATIN À BUTORANGWE

« J’ai toujours eu le Congo dans la tête… donc dès que j’ai pu, je suis revenu, pour retrouver ce que j’avais laissé ». Cette phrase est un beau résumé de l’attachement à Butorangwe. Les événements tragiques du pays, les rapatriements, les longues années en France n’ont pas eu raison de cette volonté de revenir dans cette région du monde aussi belle que compliquée. Les odeurs, la flore, l’ambiance de la presqu’île qui change aussi vite que le vent se lève, sont des émotions si ancrées qu’elles se transmettent depuis trois générations. Butorangwe est époustouflante de beauté, très colorée. Le bleu du lac et du ciel, le rouge de la terre et des érythrines, le jaune des cassias… C’est aussi une sorte de paradis, loin du bruit et de la ville, où l’on oublierait presque la violence qui a cours dans le pays. Dans cette beauté fragile, on trouve la force d’honorer ses engagements.

ENGAGEMENT POUR LA TERRE

L’une des priorités absolues à Butorangwe est de respecter la nature et de travailler en harmonie avec elle. La plantation de s’épanouit à son rythme et selon ses règles sans aucun engrais ni produits chimiques, et essaie de tirer le meilleur de son environnement. Le respect de la biodiversité est une condition indispensable à la protection de es écosystèmes, si chère à Butorangwe. L’eau est défi majeur dans la région. Les pluies sont imprévisibles, parfois brutales, souvent rares, il est vital de pouvoir s’adapter à elles. : l’eau de pluie reste un bien précieux qu’il faut retenir et économiser : bassins de récupération, circuits d’eau fermés, l’eau un défi majeur dans la plantation.

“Chaque saison, chaque jour, il faut tenter d’anticiper, de créer, se remettre en question…”

Tulipiers du Gabon, maesopsis, érythrines, bananiers… autant d’essences d’arbres qu’on retrouve dans les champs et le long des allées. Ils ne sont pas là que pour l’esthétique : leurs feuilles mortes retiennent la rosée matinale, c’est un paillis naturel de qualité. Les feuilles mortes permettent également de retenir l’eau des pluies violentes et d’ainsi minimiser leur impact sur l’érosion. De plus, Butorangwe pratique la culture « à l’ombre », plus proche des conditions de l’arbre originel. Certaines plantations lui préfèrent un ensoleillement permanent et un arrosage abondant, au détriment de l’environnement (et de la qualité, l’objectif étant la surproduction). Avec la culture « à l’ombre », la croissance des grains est plus lente, le volume de cerises moins important, mais les arômes du futur café ont ainsi le temps de se développer, avant de s’exprimer pleinement dans la tasse.
Surtout pas d’engrais à Butorangwe ! Simplement un compost de pulpes de cerises, directement issus de la production. Autres alliés… Le bétail des habitants. Les bêtes sont libres de brouter dans les champs, qu’elles fertilisent… à leur manière ! Et pour la pollinisation, on peut compter sur les abeilles des ruches de la plantation.

ENGAGEMENT POUR
LES COMMUNAUTÉS LOCALES

Les caféiers poussent sur plusieurs hectares et grandissent au fil des saisons et des soins qui leurs sont prodigués par des hommes et des femmes. Ces derniers vivent en partie sur la plantation et dans le village le plus proche, Lugendo. Ils font donc partie intégrante de la plantation. Depuis des décennies, la région souffre d’une grande instabilité politique et sécuritaire. Richesse des sols, conflits armés, intérêts politiques, autant de facteurs qui en font une zone de conflit aussi imprévisible que brutale. La violence revêt de nombreuses formes, physique, économique, sociale. Les conséquences de ces conflits sur la population sont réelles. Cela laisse des traces, jusque dans Butorangwe dont les habitants ne sont malheureusement pas épargnés.

Offrir une activité professionnelle, des conditions de travail dignes, transmettre un savoir-faire à la population locale participe à la stabilisation économique. La cueillette est traditionnellement effectuée par les femmes, ce qui assure un revenu, à celles dont les conditions sont encore très précaires. Plus particulièrement pour les « fillesmères », les mères célibataires, ces jeunes femmes souvent isolées avec leur enfant. Elles sont nombreuses à travailler à Butorangwe, parfaitement intégrées, gagnant ainsi une certaine indépendance. Les revenus issus de la plantation permettent par ailleurs d’assurer une scolarité aux enfants.

Plus largement, Butorangwe est totalement intégrée à la région. Les échanges avec les populations sont quotidiens et permanents. Régulièrement, les écoliers accourent dans les allées de Butorangwe, accompagnés (ou non !) de leur école. Visites de la pépinière et de l’usine, atelier d’initiation à la taille ou la cueillette, les jeunes découvrent des métiers. Ces opérations, menées de concert avec la direction des écoles, rencontrent toujours un franc succès. Et parfois, des vocations naissent.

C’est pourquoi depuis presque cent ans, Butorangwe participe à la stabilité économique locale. Ce qui a changé, c’est qu’il est désormais de plus en plus difficile de porter ces valeurs toujours plus haut. Les conditions sécuritaires se dégradent et, de ce fait, les conditions de vie se durcissent. Un challenge que Butorangwe relève fièrement, jour après jour.